C’est devenu quasi systématique avec le bitcoin et les cryptomonnaies. Dès qu’une plateforme d’échange est piratée, les investisseurs paniquent, vendent et les cours s’effondrent. Avant de remonter dans la foulée. C’est arrivé plusieurs fois depuis le début de l’année avec des baisses pouvant dépasser les 10 %.
Et c’est encore arrivé il y a quelques jours, avec le piratage coup sur coup de deux plateformes sud-coréennes, Coinrail et Bithumb, dont l’impact sur les marchés est toutefois resté très limité. Ces deux nouveaux épisodes ont en tout cas relancé les débats sur les plateformes les plus sûres pour investir.
« Know your customer »
Il existe des centaines d’acteurs sur le marché pour acheter, vendre et échanger des cryptomonnaies. Pour tenter d’identifier les plus sûrs, la société P.A.ID Strategies, une entreprise britannique spécialisée dans la sécurité numérique, vient de réaliser une étude sur le sujet. En s’intéressant notamment au lien entre la sûreté des plateformes et leur politique de contrôle et d’identification des clients, appelés aussi « Know your customer » (KYC).
Selon le classement de la société d’analyse, basé sur un panel de 50 plateformes, c’est Coinbase avec ses 20 millions de clients qui arrive en tête des « exchanges » les plus sécurisés. La société de Brian Armstrong, jamais piratée depuis sa création en 2012, obtient une note globale de 9/10. A la deuxième place on retrouve Gemini (9/10). La société dirigée par les rois jumeaux du bitcoin, les frères Winklevoss, n’a elle aussi jamais été hackée.
La troisième marche du podium est occupée par la plateforme Poloniex (9/10), rachetée en février pour 400 millions de dollars par la start-up américaine Circle. Depuis son hack de 2014, Poloniex a renforcé ses contrôles. La plateforme américaine Kraken, jamais piratée en sept ans d’existence, bénéficie elle aussi d’une bonne note (8/10).
Domination américaine
Pour arriver à ce résultat, P.A.ID Strategies s’est focalisé sur la capacité des plateformes à identifier et à connaître leurs clients (photo, passeport…), un élément déterminant dans leur sécurité. Et qui explique la prédominance des plateformes américaines parmi les 10 grosses plateformes jamais piratées. A l’exception notable de quelques-unes comme la chinoise Binance, basée à Malte, ou la hongkongaise Huobi, comme l’a souligné l’analyste des cryptos Joseph Young.
Les autorités américaines sont en effet très vigilantes sur la sécurité et le contrôle des plateformes. Depuis plusieurs mois, elles ont multiplié les enquêtes dans le secteur, à la fois sur les levées de fonds en cryptomonnaies et les possibles manipulations de cours, notamment du bitcoin.
Source : les echos